Quand la myopie est forte, ou non accessible au laser, les implants intraoculaires constituent des alternatives excellentes pour la corriger. La myopie est de loin le trouble visuel qui touche le plus grand nombre de personnes dans le monde. Le plus inquiétant est que le nombre de personnes affectées par ce trouble de la myopie ne cessent de progresser. Et ce sont les jeunes qui sont les plus concernés. En effet, en Europe, selon des études en 2016, si 40 % de la population âgée de 12 à 54 ans sont estimés myopes, le taux de prévalence atteint 47 % chez les jeunes de 25 à 29 ans.C’est aussi le cas en France.
En d’autres termes, le taux de prévalence de ce trouble visuel a approximativement doublé en 40 ans. Il est pratiquement perçu comme une épidémie. Et même pour les pays asiatiques, on assiste à une multiplication par trois du nombre de myopes en seulement une génération. Toutefois, la myopie n’est très handicapante que quand elle est significativement forte ou très forte. Dans ce cas, ce n’est plus un trouble visuel, mais une maladie des yeux. On peut agir sur une myopie faible ou moyenne avec la chirurgie réfractive au laser. Ce recours permet au myope de ne plus dépendre des lunettes ou des lentilles de contact.
Implants intraoculaires : généralités de la myopie
La myopie a, en général, pour origine un œil trop long, ou optiquement plus puissant que l’œil normal. De ce fait, la vergence du couple cornée/cristalline permet de focaliser l’image d’un objet vu de loin, non pas sur la rétine, mais en avant de celle-ci. Un myope percevra alors un objet éloigné de façon flou. Il voit net, selon son degré de myopie, les objets plus ou moins proches. Dans la majeure partie des cas, la myopie apparaît entre 6 et 10 ans. Elle évolue pour se stabiliser entre 20 et 25 ans.
À titre de rappel, la dioptrie (D) chiffre la correction à apporter à un défaut visuel. Pour la myopie et par convention, le chiffre est précédé d’un signe (-). En France, le tiers de myopes recensés ont une myopie faible, dont le niveau est compris entre -1 à -3 dioptries. Les 2/3 ont une myopie moyenne comprise entre -3 et -6 dioptries. Au-delà et jusqu’à -20 dioptries, les myopes forts représentent les 5 % de la population totale des myopes. On rencontre toutefois, pour des cas très rares, des myopes très forts dont le degré de myopie dépasse -20 dioptries.
Cas des myopies faible et moyenne
Les myopies faible et moyenne, allant jusqu’à -6 dioptries, se corrigent facilement avec les chirurgies réfractives de la cornée au laser comme la PKR et le Lasik. Jusqu’à -10 dioptries, le Lasik constitue toujours une solution appropriée alors que le risque de régression est élevé avec une PKR à partir de -6 dioptries. Au-delà de -10 dioptries, le résultat devient incertain et le risque de fragilisation de la cornée augmente en Lasik.
En effet, la correction par laser excimer consiste à enlever par vaporisation, à la partie centrale du stroma, une épaisseur de tissu équivalente au défaut à corriger. Plus le défaut est un important, plus l’épaisseur totale de tissu à ablater est grande. Or, il faut laisser à la cornée une épaisseur supérieure à la moitié de l’épaisseur initiale pour ne pas amoindrir sa résistance biomécanique. D’où la nécessité au recours à d’autres techniques chirurgicales dont les implants intra oculaires.
Les implants intraoculaires phakes disponibles pour les myopies fortes
L’œil avec un cristallin naturel est dit « phake », quand il n’en possède plus. Il est « aphake », quand le naturel est remplacé par un cristallin artificiel, l’œil est dit « pseudophake »
Les implants phakes sont donc des sortes de lentilles à insérer dans l’œil en avant du cristallin pour aider le couple cornée/cristallin défaillant à focaliser l’image sur la rétine tout en laissant le cristallin en place.
Les implants phake sont principalement indiqués pour une myopie de degré compris entre -10 et plus de 20 dioptries et aux sujets d’au moins 35 ans et ne dépassant pas la cinquantaine.
Deux types d’implants phakes sont jusqu’à maintenant ajoutés à l’œil naturel, myope pour qu’il ait une perception plus nette des objets éloignés. Ces implants diffèrent par l’endroit où ils sont placés dans l’œil. Il s’agit de
L’implant phake de la chambre postérieure ou implant ICL
L’implant ICL ou Lentille Implantable en Collamer ou encore Implantable Contact Lens est placé dans la chambre postérieure. C’est-à-dire dans l’espace se trouvant entre l’iris et le cristallin. Notons que l’implant se trouve ainsi en avant du cristallin, derrière l’iris, avec fixation au sulcus ciliaire. C’est le type d’implant le plus utilisé.
Implants intraoculaires : l’implant phake de la chambre antérieure se présentant sous deux versions, l’implant Artisan et Artiflex
La chambre antérieure étant l’espace rempli d’humeur aqueuse, se trouvant entre la face antérieure de l’iris et la face postérieure de la cornée. L’implant Artisan et Artilflex sont fixés à l’iris et sont moins pratiqués que les implants ICL. C’est notamment en raison de leur proximité avec la cornée.
À noter qu’il existe un autre implant phake de la chambre antérieure à support angulaire, car ses pattes se fixent dans l’angle irido-cornéen. C’est la version Acrysof Cachet, apparue, en 2010 qui est actuellement disponible à la place de la toute première version. Il a néanmoins été retiré du marché à cause des risques qu’il expose à la cornée. Ces risques peuvent être des complications pouvant entraîner une greffe de la cornée.