Facteur déterminant pour les résultats visuels, le bilan préopératoire visuel est une étape essentielle. Elle vise à recueillir les données cliniques, mieux choisir la technique adaptée. Mais un bilan préopératoire sert aussi à contester certaines indications opératoires si besoin. Bon nombre de déficients visuels aspirent à se soustraire à la dépendance aux lunettes ou aux lentilles de contact. Même partiellement.
Malheureusement, même si on a la volonté et la possibilité financière nécessaire, l’éligibilité à l’opération n’est pas pour autant sûre. Effectivement, la déontologie de la médecine empêche au chirurgien de n’accepter la charge d’un quelconque acte chirurgical sans chercher auparavant à éliminer autant que possible, les risques éventuels. Et à plus forte raison si ce sont les yeux qui sont mis en cause. Par ailleurs, la réussite d’une opération engage à la fois la responsabilité du chirurgien et sa notoriété dans le domaine. Sans parler de la satisfaction personnelle qu’il reçoit en retour.
D’un autre côté, l’angoisse et l’appréhension du patient devant un acte auquel il ne comprend rien et dont l’issue lui apparaîtra incertaine peut nuire au bon déroulement de l’opération. De plus, le coût d’une chirurgie des yeux considérée comme une opération de confort n’est pas négligeable. Il n’est non plus remboursable par la Sécurité Sociale. Ainsi, pour toutes ces raisons, le bilan préopératoire rigoureux est important. Bien entendu, à chaque support utilisé quant aux examens du patient, ont été apportées des améliorations incessantes. L’objectif étant que les résultats qu’il donne soient les plus précis possibles. Toutefois, l’entretien et l’échange entre patient et chirurgien restent irremplaçables, ne serait-ce que pour créer une atmosphère de confiance. En plus, c’est un gage d’une grande partie de la réussite de l’intervention.
Le nombre et le type des tests à faire dépendent de l’état visuel du patient, de la nature et du degré du trouble.
Les conditions préalables à l’éligibilité à une opération des yeux
Les conditions préalables à l’éligibilité à une opération des yeux sont les suivantes :
- Avoir 20 ans,
- Avoir un défaut de vision stable depuis 2 ans (les lunettes ou les lentilles n’ont pas changé pendant ce laps de temps),
- Ne pas présenter de pathologie générale ou oculaire, immune, évolutive ou pas traitée,
- Les parents proches ne doivent pas présenter de déficience visuelle significative,
- Ne pas avoir un œil dont l’acuité visuelle reste faible (4 dioptries tout au plus), même avec une correction optique,
- Et ne pas être enceinte, n’avoir pas accouché depuis 4 mois, ne pas allaiter.
Toutes ces conditions constituent des critères rendant la probabilité d’être éligible à une opération des yeux, élevée. Toutefois, des examens approfondis, multiples et complets sont encore à effectuer sur les yeux. Cela permet au chirurgien de conclure avec certitude la faisabilité d’une opération.
Les étapes et le contenu d’un bilan-préopératoire, en chirurgie des yeux
Tout contenu du bilan opératoire vise le même objectif : répondre aux attentes du patient en termes de résultats avec les minimums de risques, immédiats et à long terme. Pour cela, le chirurgien cherche à éliminer les contre-indications et à déterminer les techniques les plus adaptées à proposer au patient et parmi lesquelles le patient a à choisir.
Bilan préopératoire visuel : les principales étapes
La première étape permet de recueillir toutes les données cliniques sur le patient. C’est un entretien ayant la forme de questions-réponses entre le chirurgien et le patient. Au cours duquel le chirurgien s’informe sur les antécédents personnels ou familiaux du patient. Cela concerne le plan pathologique, général ou oculaire, les traitements faits, en l’occurrence sur les chirurgies des yeux déjà subies, sur les anomalies visuelles ressenties, sur ses attentes à l’issue de la chirurgie, etc. Si possible, le patient doit amener avec lui les ordonnances sur ses lunettes, les prescriptions thérapeutiques données par l’ophtalmologue traitant, etc.
En deuxième étape, le chirurgien fait passer au patient tous les examens lui permettant de dépister les risques auxquels l’état des yeux peut s’exposer par rapport aux techniques disponibles et dans quelle mesure telle ou une telle technique peut les fragiliser.
Après le bilan préopératoire
À partir des résultats des examens faits, le chirurgien expose au patient les techniques appropriées à l’état du patient, l’ éclaire sur les possibilités en termes de résultats et les risques encourus aussi minimes soient-ils. Pour le patient, c’est le moment opportun pour poser toutes les questions qui lui trottent dans la tête afin d’acquérir le plus de sérénité possible s’il se décide pour l’opération. Les deux parties s’accordent un temps de réflexion avant la prise de décision. Des documents écrits expliquant entre autres, la technique opératoire choisie, le protocole à suivre, les suites opératoires, etc. ainsi qu’un « formulaire de consentement éclairé » sont remis au patient. Ce dernier document est à signer par le patient avant l’intervention s’il décide de la faire.
Les principaux examens préopératoires
Ils dépendent de la nature et de l’importance du trouble, mais aussi des outils dont le centre dispose. Quoi qu’il en soit, les tests essentiels à effectuer sont :
- Ceux relatifs à la cornée comme la pachymétrie, la topographie cornéenne ou corneotopographie, etc.
- Ceux relatifs au cristallin, à la rétine et aux nerfs optiques comme la biomicroscopie, le fond d’œil, la rétionophotographie, l’OCT (tomographie à cohérence optique), etc.
- Celui permettant de mesurer le diamètre pupillaire ou la pupillométrie.
- Celui permettant de mesurer le tonus oculaire ou tonométrie.
- Celui concernant la mesure des aberrations optiques ou aberrométrie.
Bons à savoir
D’autres examens sont préconisés selon chaque cas, notamment à l’approche de la presbytie.
Enfin, pour ne pas fausser les tests oculaires, il est important de ne plus porter de lentilles, 4 jours avant l’examen préopératoire si celles-ci sont souples et 15 jours avant, si celles-ci sont rigides.
Bilan préopératoire visuel : quelques informations pratiques avant et après les examens préopératoires
Nous conseillons de demander rendez-vous par téléphone ou au secrétariat de la clinique choisie. On peut aussi le faire en ligne.
On doit prévoir de ne pas conduire et de ne plus travailler, la journée de l’examen, car du collyre prévu pour dilater la pupille peut être préconisé et son effet peut durer plusieurs heures.
L’examen peut coûter entre 50 et 150 euros.