Dans le milieu professionnel comme à domicile, le travail et les activités de loisir sur écran (jeux) occupent notre quotidien, générant la fatigue des yeux. À l’aube de l’an 2000, on a tellement et partout proclamé que l’analphabète du 21e siècle serait celui qui ne sait pas manipuler un ordinateur. Actuellement, le défi est relevé. Pour un pays développé comme la France par exemple, bien avant déjà, presque tous les foyers sont dotés d’un ordinateur. Sans parler du portable pour chaque membre de la famille. La majorité des activités quotidiennes, aussi bien professionnelles que domestiques se basent sur l’utilisation de l’écran cathodique. En outre, une grande partie des enfants de plus de 5 ans possèdent leur propre tablette.
En même temps, les ordinateurs proposés sur le marché ne cessent d’augmenter en performance et chacun, notamment chaque entreprise, pour être à la hauteur de la concurrence, renouvelle à chaque fois son parc informatique. Souvent, les appareils non utilisés sont récupérés par des associations caritatives et sont envoyés aux pays sous-développés sous forme de don. Parallèlement à ce phénomène et sans parler de la fatigue visuelle et de la sécheresse oculaire, une hausse indéniable de prévalence de certains troubles visuels est constatée. Cela, si on ne parle que celle de la myopie, particulièrement, à l’endroit des jeunes. On commence alors à imputer aux écrans la cause des problèmes des yeux.
Dans quelles limites ce qu’on dit sur les écrans (PC, smartphone, tablettes, jeu vidéo, télévision, etc.) est-il vrai ?
L’écran et les yeux : quels éléments liés à l’ordinateur sont-ils soupçonnés d’être dangereux pour la vue ?
On accuse à tort ou à raison l’ordinateur, plus précisément le travail sur écran, d’être la cause de vertiges, des maux de tête, de fatigue visuelle, de sécheresse oculaire, de cataracte, de glaucome, de myopie, d’apparition d’éruptions cutanées, etc., et même d’avoir d’effets nuisibles sur le fœtus (cas de femmes enceintes). À tout cela s’ajoutent d’autres problèmes non liés à la vision comme, la fatigue musculaire, le mal de dos, etc.
Les éléments auxquels ces récriminations sont adressées sont entre autres :
- Le rayonnement émis (UV surtout).
- Les champs magnétiques produits par les circuits électroniques.
- La luminosité de l’écran.
L’écran et les yeux : dans quelles mesures de telles accusations ne sont-elles pas fondées ?
L’écran de l’ordinateur émet du rayonnement visible auquel s’accompagne de l’Ultraviolet (UV) proche et de l’Infrarouge (IR). On sait que la lumière visible est dépourvue de nocivité. L’IR en se dispersant sous forme de chaleur n’a pas d’impact sur l’œil. Il reste l’UV, connu pour être un rayonnement plus agressif. Or, selon l’OMS, les rayons UV émis par un écran d’ordinateur ne sont pas dangereux, étant de faibles quantités. Pour un chercheur de l’INRS, il faut un mois d’expositions à l’écran pour avoir les effets provoqués par une minute d’exposition de l’œil, aux rayons solaires.
Il en est de même pour les rayonnements électromagnétiques et les champs magnétiques émanant des circuits électroniques de l’ordinateur. Toutes les études faites à ce sujet estiment qu’étant de quantités inférieures aux normes requises, ils ne risquent pas d’entraîner des problèmes visuels à l’utilisateur.
Par ailleurs, puisque la luminosité de l’écran ainsi que la distance entre l’œil et l’écran peuvent très bien être réglées, le risque n’est pas également à craindre de ce côté.
Enfin, les problèmes pouvant entraver la grossesse, les éruptions cutanées, sont finalement reconnus comme des effets de stress ou d’un environnement excessivement sec et pas de l’écran. C’est le cas notamment des problèmes liés à la peau. En effet, on n’est pas arrivé à trouver une relation s’expliquant de façon rationnelle, entre ces problèmes et les travaux sur écrans.
L’écran et les yeux : qu’en est-il de l’ensemble des problèmes visuels supposés faire suite à un travail prolongé sur ordinateur ?
On reproche également au travail prolongé sur écrans, d’être en partie à l’origine des maladies oculaires comme le glaucome, la cataracte et aussi de trouble de réfraction comme la myopie, surtout dans les cas des enfants et des adolescents. Qu’en est-il réellement ?
Concernant le glaucome
Si on considère le même nombre de personnes travaillant sur ordinateur et celles ne travaillant pas, on dénombre plus d’individus touchés par le glaucome dans la première catégorie. Ce constat ne met pas nécessairement en cause le travail sur écran. En effet, il n’existe encore aucune explication scientifique affirmant l’existence d’une liaison quelconque entre ces deux situations. Et ce, bien que des études aient été menées.
Pour la cataracte
Des spécialistes (Suédois) affirment que le rayonnement émis par l’écran cathodique n’a pas d’effet sur le cristallin. Or la cataracte concerne le cristallin qui est devenu de plus en plus opaque quand l’âge avance. Et, d’après toujours ces spécialistes, pour risquer d’avoir la cataracte, il faut une durée de travail sur écran atteignant 650 années.
Concernant la myopie
On assiste à une prévalence élevée de ce trouble pour les enfants et les jeunes des zones urbaines des pays industrialisés. Ces derniers passent plusieurs heures d’affilée devant l’écran (tablettes, télévision, jeu vidéo, smartphones). La conclusion de l’étude faite sur la relation entre accroissement de nombre d’enfants myopes et écran est que c’est plutôt le manque de lumière naturelle due à la sédentarité demandée par de telles pratiques qui est en cause. De plus, avec un tel mode de vie où la vision de près est très sollicitée (presque en permanence), il devient plus difficile de voir de loin : la myopie semble se renforcer.
L’écran et les yeux : que peut-on en conclure ?
En conclusion, tous les spécialistes s’accordent à affirmer que, les écrans ne constituent pas la cause des problèmes visuels, ils ne font que révéler les déficiences visuelles qui existent déjà et qu’on ne soupçonne pas la présence jusque-là.
En revanche, la fatigue visuelle et la sécheresse oculaire sont effectivement des conséquences du travail et des activités de loisirs, prolongés sur écrans (plus de 8 heures d’affilée).
Qu’est-ce que la fatigue visuelle et quelle est sa relation avec l’écran ?
Jusqu’à 60 % des personnes passant devant l’écran plusieurs heures durant, se plaignent de fatigue visuelle. Celle-ci se traduit par des yeux rouges, des picotements et des irritations des yeux. Des larmoiements et des douleurs au niveau des globes oculaires ainsi que des maux de tête peuvent aussi se produire. Les manifestations des premiers signes se constatent après 4 h sans pause devant l’écran. Naturellement, les effets s’accumulent au-delà de ce seuil.
Or le travail et les activités sur écrans sont des actes qui sollicitent la vision de près. En tant que tels, ils exigent au cristallin de changer constamment sa courbure. Cela contribue à l’aider à effectuer la mise au point de ce qu’on regarde. Les contractions des muscles ciliaires y contribuent. Par ailleurs, l’œil doit faire des allers et retours pour décrypter tout ce qui se dessine sur l’écran. D’autant plus que la luminosité sur l’ensemble peut être différente. Ainsi, c’est l’effort que le cristallin doit donc fournir sans relâche pour accommoder qui entraine la fatigue visuelle dont les symptômes sont décrits ci-dessus.
La sécheresse oculaire, inhérente à la fatigue visuelle
La sécheresse oculaire (yeux secs, irritations et picotements) accompagne à chaque fois la fatigue visuelle. Cette dernière est en principe due aux nombreuses heures devant l’écran. Son apparition s’explique par la diminution du renouvellement, la mauvaise répartition ainsi que la facilité d’évaporation du liquide lacrymal. En effet, le travail sur écran exige à l’œil de se fixer constamment sur celui-ci, ce qui diminue le nombre de cillements de l’œil.
Or, pour que le liquide lacrymal puisse assumer pleinement ses rôles, il faut une fréquence de clignements autour de 15 fois par minute. Ces rôles consistent entre autres à un renouvellement constant du liquide pour l’hydratation de l’œil. Il en est de même pour sa bonne répartition, etc. Par contre, une salle de travail bondée, manquant d’air, saturée de fumées de cigarette, etc., favorise la sécheresse oculaire.
L’écran et les yeux : comment éviter la fatigue visuelle ?
La fatigue visuelle peut diminuer et même disparaître si on donne à l’œil le temps nécessaire pour récupérer. Ainsi, pour éviter ou prévenir la fatigue oculaire on doit, entre autres, veiller à :
- Maintenir une bonne hydratation de l’œil (cornée), par des exercices des yeux (fermeture lente suivie d’une ouverture lente des yeux, à faire plusieurs fois), par des clignements réguliers de l’œil, par le fait de boire régulièrement et abondamment.
- Adoucir les tensions subies par l’œil (effort fourni pour l’accommodation en vision de près). Pour cela, on peut s’octroyer des pauses régulières (toutes les 20 ou 30mn). On peut aussi quitter le poste de travail ou regarder de temps à autres au loin.
- Relâcher les muscles de l’œil devenus rigides par la fixité du regard par des cillements. On peut aussi procéder à des exercices de balancement successifs du corps de gauche à droite, d’avant en arrière avec yeux fermés puis ouverts.
D’autres conseils astucieux
- Renforcer la circulation du sang par le changement de position. Une position statique durant une longue période est à proscrire. Tamponner de temps en temps, les yeux avec de l’eau fraîche prévient également de la fatigue oculaire.
- Détendre le corps et notamment les yeux par des bâillements fréquents.
- Respecter la distance œil-écran recommandée (autour de 60 cm selon les caractères). Placer le bord supérieur de l’écran à la hauteur des yeux (regarder vers le bas est moins fatigant). Bien régler le contraste et l’intensité de l’écran suivant la luminosité ambiante.
Ce ne sont que des exemples des bonnes attitudes à accompagner au travail sur écran. Il en existe d’autres, comme celles permettant de prévenir la diminution de la mémoire (visuelle). C’est un autre risque encouru avec la dépendance à l’ordinateur, dont l’internet.
À noter, enfin qu’à ces problèmes visuels s’associent de problèmes liés aux muscles et aux squelettes. Ce sont essentiellement des douleurs cervicales, des maux de dos, etc. L’aménagement d’un poste de travail confortable permettant des positions ergonomiques s’avère donc important. Surtout pour les travailleurs dont les activités requièrent l’utilisation permanente d’un ordinateur.
