Les rayons UV ont-il des impacts sur l’œil ? Durant une seule journée, l’œil s’expose constamment au rayons ultraviolets. Si on sait que ces derniers ont le chic pour fragiliser la peau, sachez que le capital soleil de l’œil est tout aussi limité. Pour vous aider à bien voir, on vous livre nos conseils.
Dans la vie quotidienne, que ce soit en ville ou à la campagne, on oublie, le plus souvent de se protéger les yeux. Ce n’est que lors des instants particuliers comme les vacances, au bord de la mer qu’on pense à porter des lunettes de soleil, mais là encore, c’est notre peau qui nous préoccupe le plus, et la protection des yeux passe parfois au second plan : les lunettes choisies peuvent ne pas être les bonnes. Si on expose quotidiennement nos yeux aux rayons du soleil, les effets cumulatifs de ceux-ci amenuiseront la protection ou le capital solaire, dont les yeux sont dotés naturellement.
Dans certaines situations, nos yeux peuvent s’exposer à des risques encore plus graves, en l’espace de quelques instants. C’est le cas, quand nous regardons par exemple sans protection ou avec des lunettes non appropriées, une plaque de neige sous le soleil du haut d’une montagne. Par ailleurs, par rapport à ceux des adultes, face au soleil, les yeux des enfants sont beaucoup plus vulnérables jusqu’à leur treizième année. Dans tous les cas, ce sont les éléments primordiaux à notre vision dont la cornée et le cristallin, prévus pour protéger la rétine, qui seront fragilisés par les agressions des rayons solaires dont les UV, si nous ne prenons pas garde.
UV et œil : rayons solaires, le visible et l’ultraviolet
Le rayon émis par le soleil quand on le décompose par le dispositif approprié, est composé par le spectre du visible allant du rouge au violet (comme l’arc en ciel, résultat de la décomposition du rayon solaire par les fines gouttes d’eau en suspension après la pluie). Le spectre du visible est compris entre les longueurs d’ondes allant de 400 nm (violet) à 800 nm (rouge). Au-delà du violet se trouve une lumière invisible qui est l’ultraviolet proche (de longueurs d’onde plus courtes comprises entre 200 nm et 380 nm), et en deçà du rouge, une autre appelée infrarouge.
Or, on sait que plus la longueur d’onde est courte, plus l’énergie qui accompagne l’onde électromagnétique (rayonnement) est importante. Ainsi, contrairement à l’infrarouge qui se manifeste concrètement par de la chaleur qui brûle, l’ultraviolet composant les 5 % en termes d’énergie électromagnétique liée au soleil est plus dangereux dans la mesure où ses manifestations ne sont pas apparentes (non percevables par les organes de sens). La sensation de chaleur du soleil vient de l’infrarouge.
Les UV, bien que présentant un côté bénéfique en permettant à l’organisme de synthétiser la vitamine D par exemple, ont donc des effets nocifs sur les yeux. A ce propos, l’UV proche a trois composantes :
- L’UV-A (400 nm-314 nm). Il constitue la plus grande proportion d’UV (95%) qui arrive à la terre. C’est la composante la moins énergétique, donc la moins nocive.
- L’UV-B (315 nm-280 nm). Une petite partie (5%) seulement atteint la terre, la plus grande étant filtrée par l’atmosphère. Toutefois cette proportion est beaucoup plus énergétique, donc plus destructrice que l’UV-A.
- L’UV-C (280 nm-100 nm). Il est normalement la composante la plus dévastatrice, mais il n’aboutit pas à la surface de la terre, étant en principe, filtré par la couche d’ozone dans sa totalité.
Par ailleurs, il existe dans le visible, la lumière « bleu-violet » (415 nm à 455 nm) comprenant la lumière bleue. Étant proche de l’UV, elle est celle qui est la plus énergétique du visible et en même temps, celle qui se diffuse le plus (ce qui fait que le ciel paraît bleue). Ainsi, comme l’UV, elle représente à moindre degré, un risque pour les yeux, notamment pour la rétine.
A noter enfin, qu’il existe d’autres sources de rayons UV, autres que le soleil, à l’exemple des lampes fluorescentes, des lampes halogènes, etc. Certaines LED remplaçant de plus en plus les ampoules classiques, présentent une proportion significative de lumière « bleu-violet ».
UV et œil : les risques encourus par les yeux avec l’ultra violet et leurs facteurs favorisants
Une partie des rayons solaires arrive aux yeux de manière directe, d’autre partie, par réflexion grâce à diverses matières composant le sol, et d’autres encore, par diffusion par des gaz présents dans l’atmosphère notamment dans les nuages. Ainsi, l’agression de nos yeux sont de toutes parts, de face, du haut, du bas, des côtés. C’est pourquoi, sans protection permanente ou efficace, les effets cumulatifs des UV, auxquels s’ajoutent ceux du visible ou encore une exposition forte, même brève, finiront par avoir raison de la résistance naturelle de nos yeux. Des maladies plus ou moins graves peuvent s’en suivre.
Les impacts néfastes des rayons solaires sur les différents éléments des yeux.
L’exposition quotidienne semblant anodine ou brève, mais forte peut :
- À long terme, entraîner des cancers des paupières (peau).
- Après deux heures d’exposition sans protection, provoquer au niveau de la cornée. Des kératites peuvent devenir chroniques, sans la prise des mesures nécessaires et si l’exposition continue.
- Entraîner une opacification du cristallin, pouvant mener à une cataracte précoce (autour de 7 ans d’avance).
- Provoquer des cas assez rares « d’ophtalmie de neige ». Il s’agit d’une sorte de coup de soleil très douloureux surtout en montagne avec de la neige ou en bord de mer. Notamment après une exposition de 5 heures sans protection.
- Favoriser l’apparition de la DMLA (après 50 ans), par la lésion du milieu de la rétine à cause de l’accumulation de quantité d’UV pendant de longues années. Il semble que les sports d’hiver en montagne (ski) ainsi que la voile en été, dont les générations récentes sont férus, soient en partie la cause de l’augmentation de nombre de personnes atteintes actuellement de DMLA. Il en est de même de l’utilisation fréquente des lumières artificielles contenant de l’UV dans les activités quotidiennes ou professionnelles.
En d’autres termes, à hautes doses, les UV sont les causes de cancers oculaires, des kératites chroniques. Mais ce n’est pas tout. Ils sont aussi à l’origine de la conjonctivite ou de la cataracte précoce et de la DMLA.
Quant à l’infrarouge, source de chaleur, il peut à fortes doses, brûler les paupières, déshydrater la cornée ou entraîner de la fatigue visuelle.
UV et œil : les facteurs augmentant les risques encourus par les yeux
L’âge
La cornée et le cristallin constituent naturellement une barrière face aux rayons UV. Ils les absorbent en partie pour prémunir la rétine des agressions éventuelles. La fragilité de cette barrière dépend de l’âge de l’individu. Normalement, la cornée puis le cristallin sont censés filtrer les rayons UV, pour qu’ils n’atteignent pas la rétine. Notons que cette dernière est très sensible à leur agression. Cependant, le cristallin des enfants n’assure que partiellement leur filtration et les UV peuvent arriver facilement à la rétine.
À ce propos, concernant les UVA, 10 % sont arrêtés par le cristallin des nourrissons. 40 % par celui d’un enfant de moins de 13 ans et. Presque 100 % par celui d’un adulte de plus de 20 ans. Pour les UVB, 50 % sont arrêtés par le cristallin des nourrissons. 75 % le sont par celui d’un enfant de moins de 13 ans. Et 80 % le sont par le cristallin d’un adulte.
La nature du sol
L’herbe réfléchit le 1 % des rayons UV qu’elle reçoit. L’eau jusqu’à 10 %. Le sable jusqu’à 20 % et la neige les 85 %.
L’altitude
En montant de 1000 m, les doses d’UV reçues présentent une augmentation de 10 %. En haute altitude on peut même être confronté à des rayons UV-C, très dangereux pour la cornée.
La durée, la fréquence et l’importance de l’exposition
Comme évoqué précédemment, la durée, la fréquence et l’importance de l’exposition sont des facteurs favorisant les risques. Ces derniers concernent les yeux face aux rayons UV.
Les protections possibles
Le port de lunettes de soleil, adaptées, constitue la meilleure solution pour se protéger l’oeil des rayons UV. À ce propos, les lunettes estampillées d’un marquage CE avec la catégorie de protection correspondant à l’utilisation sont les plus idéales. Cette catégorisation va de 0 à 4. Quant aux lentilles de contact, celles comportant de filtre UV conviennent. Toutefois, en altitude ou encore en forte luminosité on doit les compléter par des lunettes de soleil. La raison est qu’elles ne protègent pas les paupières et les conjonctives.
Les spécialistes recommandent une alimentation et les compléments alimentaires contenant des antioxydants dont des bêta-carotènes, des vitamines E et C. Ils aident effectivement la cornée et le cristallin de l’œil dans leur rôle de barrière anti-UV.
Les lampes fluorescentes doivent comporter en son intérieur, un enduit fluorescent. Les lampes halogènes sont à munir de verre de protection, etc., pendant leur utilisation.