Le remplacement du cristallin est identique à la chirurgie de la cataracte, bénéficiant d’un recul de plus de 40 ans avec des améliorations probantes. Dans le monde, les troubles visuels qui peuvent survenir à tout âge, sans distinction de sexe, sont nombreux et fréquents. De plus, ces troubles touchent une proportion importante de la population, progresse d’année en année et malheureusement, ce sont les jeunes de la ville qui en sont le plus concernés. Pour la France par exemple, d’après une étude faite sur des sujets âgés de 18 ans et plus, il en ressort que 2 personnes sur 3 portent des lunettes et toujours en termes de prévalence, c’est la myopie qui occupe la première place.
Pour ces myopes, la chirurgie réfractive constitue une alternative séduisante et attire un nombre de candidats de plus en plus élevé d’autant plus que les techniques proposées actuellement, sont variées, performantes, et comportent des moins en moins de risques.
Les myopes forts, bien que peu nombreux (5 % des myopes) sont les plus atteints physiquement et psychologiquement, si bien qu’ils s’avèrent être les plus comblés par ces opportunités. Pour eux, la chirurgie réfractive leur offre trois possibilités pour améliorer leur vision, sans plus dépendre des lunettes et des lentilles de contact. Il s’agit de la chirurgie réfractive de la cornée au laser, de l’implantation d’une lentille correctrice entre la cornée et le cristallin et de celle qui consiste à remplacer le cristallin par une lentille quand celui-ci s’opacifie (cataracte) ou non. La chirurgie de la cataracte s’avère souvent être une nécessité tandis que le remplacement du cristallin avant l’apparition de la cataracte vient du choix du patient. Cet acte chirurgical qui commence à avoir du succès auprès de ceux qui approchent la cinquantaine est aussi appelé « ablation du cristallin clair ».
La chirurgie réfractive et l’ablation du cristallin clair
La chirurgie réfractive corrige le défaut de réfraction (myopie, hypermétropie, astigmatisme,) en agissant à l’endroit de la cornée et du cristallin, les deux lentilles naturelles de l’œil.
Ce type de chirurgie réfractive de la cornée ou kératochirurgie est la plus pratiquée pour deux principales raisons. La première raison est que la cornée soit le dioptre le plus puissant de l’œil (jusqu’à 80 % de la puissance optique), la seconde qui n’est pas moindre est que c’est la chirurgie la moins invasive donc la moins risquée, en comparaison avec les autres, ci-citées. À ce propos, le Lasik est le plus prisé. Toutefois, ce dernier présente de nombreuses contre-indications et reste insuffisant pour des troubles élevés.
Les implants phakes visent à suppléer la cornée et le cristallin quand ceux-ci n’arrivent plus à focaliser l’image sur la cornée, tout en gardant le pouvoir accommodatif du cristallin.
Quand faut-il recourir au remplacement du cristallin ?
Quand la chirurgie au laser est contre-indiquée pour le myope ou bien si le défaut est trop important pour y être accessible, alors l’implant phake n’est plus approprié. La solution consiste alors à l’ablation du cristallin clair. Il en est de même quand le pouvoir accommodatif devient assez réduit pour handicaper la vision alors que la cataracte n’est pas encore au rendez-vous. La chirurgie du remplacement du cristallin par une lentille correctrice adaptée permet de se soustraire définitivement à une opération de la cataracte qui risque de s’imposer plus tard. Pour cette dernière raison, à partir de 45 ans ou même avant, pour améliorer leur acuité visuelle, bon nombre de personnes optent de plein gré pour l’ablation du cristallin clair dès qu’ils constatent que leurs visions baissent.
L’opération du remplacement du cristallin clair
La pré-opération
Comme pour toutes chirurgies, le bilan préopératoire est primordial pour la réussite de l’opération. Dans le cas de la chirurgie du remplacement du cristallin par un implant, les examens pré opératoires à réaliser, sont pratiquement identiques à ceux préconisés pour la chirurgie de la cataracte. Ils visent à permettre, entre autres :
- La vérification de l’état de l’œil (échographie) ainsi que les mesures de la réfraction et de l’acuité visuelle.
- Les calculs relatifs à l’implant (biométrie optique et ultrasonique).
- La vérification de l’état de la cornée (Topographie cornéenne pour contrôler l’existence éventuelle d’astigmatisme, microscopie spéculaire pour connaître sa résistance biomécanique et sa fragilité).
- L’analyse du champ visuel.
- La vérification de l’état de la rétine et du nerf optique (Rétinographie, OCT, etc.,) et plus particulièrement celle des parties périphériques de la rétine (dépistage des risques de décollement de la rétine).
L’opération, la même que celle de la cataracte
Avant l’opération proprement dite, la dilatation de la pupille par des collyres se fait une heure avant et l’administration des collyres anesthésiants, et un quart d’heure avant, au besoin ajout d’injection indolore autour de l’œil. Le recours à l’anesthésie générale se fait dans des cas exceptionnels.
L’opération dure 10 à 15 min se fait en milieu stérile et sous microscope. L’opération consiste à extraire le cristallin par phacoémulsification grâce à un appareil ultra-moderne utilisant l’ultrason, en laissant en place la capsule postérieure du cristallin.
Elle se fait en plusieurs étapes, consistant en la création de deux types d’incisions au niveau de la cornée, en la fragmentation du cristallin suivie de l’aspiration des débris par ultrason et en la mise en place de l’implant dans la capsule vidée et ouverte sur la face antérieure.
Le traitement antibiotique débute dès la fin de l’intervention. Le patient se repose tout au plus 2 h au centre avant de rentrer, accompagné, avec des coques protectrices sur les yeux.
La chirurgie est efficace pour une myopie de -6 à -30 D sur une personne atteignant 50 ans et plus. La correction de l’astigmatisme peut se faire au cours de la même séance. Il en est ainsi pour celle de la presbytie par l’utilisation d’implant multifocal. Pour une personne non encore presbyte, laisser une légère myopie permet d’assurer une vision de près correcte. Le plus souvent, les deux yeux sont opérables à quelques jours d’intervalle.
Les suites opératoires
À part quelques gênes visuelles (halos, léger flou, sensation de grain de sable, etc.), les suites opératoires sont confortables si les prescriptions et les recommandations du chirurgien sont respectées, à savoir :
- Prises régulières des médicaments prescrits (collyres antibiotiques et anti-inflammatoires) pendant 4 semaines.
- Port des coques protectrices, la nuit, pendant les 5 premiers jours.
- Précautions prises pour éviter les traumatismes de l’œil (chocs, frottements de l’œil).
La récupération visuelle est rapide. On peut constater une amélioration nette quelques heures seulement après l’opération. La reprise des activités professionnelles est tout à fait possible après 72 h.
Remplacement du cristallin : les inconvénients
C’est un chirurgien expérimenté qui s’occupe de la réalisation, avec des implants aux formes convenables et à la bonne taille. Les complications de cette chirurgie sont rares et sont traitables. Les plus significatives sont, entre autres des infections (2 cas sur 1000), un décollement de la rétine (1 cas sur 100) se manifestant parfois après plusieurs années. Il peut aussi s’agir d’un oedème de la cornée (1 cas sur 1000) et œdème de la rétine centrale (1 cas sur 100). Une inflammation due à une extraction non complète ou un déplacement de l’implant (résolus par une reprise de l’intervention) peut aussi être une possible complication.
Par ailleurs, une cataracte secondaire ou opacification de la capsule postérieure (30 % de cas, mais sont traitables en quelques secondes par le laser Yag dans un délai de 6 mois) peut survenir. Les principaux inconvénients sont la perte définitive de l’accommodation et la non-prise en charge du traitement par la Sécurité Sociale.
Remplacement du cristallin : les avantages
Quant aux avantages, ils se résument à une chirurgie sûre par son temps de recul. Il y a aussi la récupération visuelle rapide, une qualité de vision élevée (supérieure à celle obtenue avec la lentille, dans plus de 90 % de cas) et une amélioration de la vision nocturne.