Si l’Inlay Kamra permet de compenser la presbytie, l’Intracor permet de traiter la presbytie pure. La presbytie se manifeste par une baisse progressive de la vision de près qui arrive à tout le monde au-delà de 40 ans. Quand le cristallin vieillit, il devient moins souple et il lui est plus difficile de se courber, condition nécessaire à la vision de près. Dans les pays sous-développés, on ne se préoccupe pas beaucoup de ce trouble. Etant donné une espérance de vie assez peu élevée, le traitement est inaccessible pour la plupart. Or, ces gens ont d’autres préoccupations plus cruciales à résoudre au quotidien.
Par contre dans les pays industrialisés, le nombre de presbytes croit avec l’augmentation de la durée de vie. Il y a de nombreuses techniques possibles pour les patients afin de les aider à corriger la presbytie et pour aller au-devant des souhaits de nombreuses personnes, qui au-delà de 60 ans contribuent à de nombreuses activités aussi bien professionnelles, sportives que récréatives. Par ailleurs, l’œil est parfois déjà affecté par d’autres troubles avant que n’apparaisse la presbytie. Pour la France par exemple, près de 30 % de la population sont myopes, près de 10 % hypermétropes et près de 15 % astigmates. Ainsi, la plupart des techniques chirurgicales proposées sont conçues pour traiter en même temps d’autres troubles en plus de la presbytie, sauf une qui est l’Intracor (intra cornéen).
La cornée
La cornée, continuité de la sclérotique, enveloppe externe du globe oculaire, couvre à peu près le 1/5 de la surface de l’œil. Partie antérieure la plus exposée de l’œil, la cornée a la forme d’une lentille de contact : elle est légèrement bombée au centre. Parfaitement transparente et dépourvue de vaisseaux sanguins, elle fait pénétrer la lumière à l’intérieur de l’œil en la réfractant.
La cornée est formée principalement de deux couches cellulaires séparées par des membranes. La première couche qui est la plus externe est l’épithélium, avec une épaisseur d’environ 50 µ. La seconde est le stroma, formant la majeure partie de l’épaisseur de la cornée, de 480 µ.
En chirurgie de la cornée, si on veut changer sa courbure, autrement dit, sa puissance optique, on agit avec du laser soit, en surface dans l’épithélium, soit en profondeur dans le stroma.
L’Intracor est une opération qui se fait dans le stroma cornéen, dans l’axe de la pupille.
Les conditions de la réussite d’une opération de la presbytie
L’opération de la presbytie est délicate et sa réussite dépend de la motivation du patient et surtout c’est une opération personnalisée. Devant les nombreuses techniques qui s’offrent, en plus des caractères spécifiques de l’œil, le choix de l’opération dépend des patients, de son âge et également de la compétence du chirurgien. À propos de l’Intracor, seul un chirurgien non seulement compétent, mais bien entraîné peut pratiquer l’opération. En effet, cette opération exige des critères parfaitement précis, dont le centrage.
Historique et principe de base de l’Intracor
La mise au point de la technique Intracor a eu lieu en 2007 en Bogota, Colombie. Elle a acquis par la suite le marquage CE et se pratique en France depuis 2009 dans quelques centres spécialisés de Paris, dans le sud de la France (Nice), etc., et dernièrement à Grenoble. Bien que cette technique ait obtenu le marquage CE, et que les résultats publiés aient été satisfaisants, elle manque de recul pour qu’on puisse avancer avec certitude la stabilité des résultats dans le temps.
L’Intracor vise au remodelage de la cornée en agissant directement dans son épaisseur (au niveau du stroma) avec du laser femtoseconde spécial (Femtec), sans pour cela réaliser au préalable la découpe d’un capot cornéen. L’objectif est d’augmenter la courbure centrale de la surface avant de la cornée de deux à trois millimètres par la création de 5 anneaux concentriques avec le laser. L’acte réalisé n’endommage en rien la vision de loin. En principe, le chirurgien pratique l’Intracor un seul œil : l’œil dominé.
Intracor contre la presbytie : déroulement de l’opération
Quelques secondes avant l’intervention, on instille dans l’œil quelques gouttes de collyres anesthésiants. Le chirurgien passe ensuite à l’étape la plus importante : repérer à l’aide d’un microscope le centre de la pupille. Ce centrage doit être fait avec minutie (le diamètre du centre de l’anneau doit en principe être égal à 1,7 mm). Il place ensuite un anneau de succion (usage unique) sur l’œil. Grâce à un cône ajusté à l’anneau de succion, le chirurgien aligne le laser pour pouvoir ensuite, créer 5 cercles concentriques directement dans le stroma cornéen.
Indications de l’Intracor
Les conditions réussite de l’opération Intracor sur des sujets de plus de 40 ans sont :
- Une cornée pas trop fine (d’épaisseur supérieure à 500 µ).
- Un œil non encore opéré.
- Une presbytie pure ou tout au moins associée à une hypermétropie légère (inférieure à + 0,75 dioptrie) ou une myopie légère (inférieure à – 0,5 dioptrie).
- Un œil non affecté d’astigmatisme.
Avantages offerts par l’Intracor contre la presbytie
Cette technique opératoire présente comme principaux intérêts :
- L’absence de risque d’infection dans la mesure où la surface de la cornée n’est pas touchée
- L’absence sécheresse oculaire, également.
- La rapidité de l’intervention qui est en même temps indolore. L’opération proprement dite ne dure que 14 secondes tout au plus. À cela s’ajoutent des suites opératoires confortables.
- La possibilité de reprendre ses activités le lendemain de l’opération.
- La garantie de ne pas altérer la vision de loin ou tout au plus une altération très modérée.
À noter qu’une erreur de centrage par rapport à la pupille peut entraîner une perte de l’effet réfractif escompté ou encore des gênes comme les halos, l’éblouissement, etc.