La période post-opératoire est primordiale en chirurgie réfractive des yeux, dont la chirurgie au laser de la cornée. Même si les indications sont bien posées grâce aux examens préopératoires, que l’opération se soit déroulée sans problème, c’est la période post-opération qui permet d’évaluer l’acte choisi et effectué. Elle permet également d’orienter les démarches à suivre selon les patients et selon les signes en présence. Par ailleurs, la période post-opératoire n’est pas la même, en termes de confort et de durée, pour les différentes techniques de chirurgie au laser pratiquées, notamment celles intervenant en surface de la cornée (PKR) et celles intervenant en profondeur (Lasik).
À ce propos, au cas où les deux types de techniques seraient tous les deux faisables sur le même sujet, la période post-opératoire constitue souvent, un des éléments qui fait basculer le choix du patient vers l’un plutôt que l’autre. Ainsi, dans cette optique, le Lasik standard l’emporte souvent sur la PKR, une fois que le patient est suffisamment informé sur les deux techniques mêmes s’il n’y a pas pensé en première intention. Le Lasik standard englobe le Lasik traditionnel dont la découpe du volet se fait au micro kératome et le le Lasik tout laser non personnalisé, où cet acte s’effectue au Laser femtoseconde.
Les indications du laser standard
Au début le Lasik est une prescription pour la correction de la myopie, un trouble oculaire très fréquent et touchant un grand nombre de personne dont plus de 45 % de la population française. Plus tard sa pratique s’étend sur les autres troubles visuels, dont l’hypermétropie, l’astigmatisme et la presbytie, parfois sur des troubles associés.
Une fois les contre-indications éliminées par les examens préopératoires, le Lasik standard est recommandé pour les myopes dont le défaut visuel est compris entre -1 et -10 dioptries (jusqu’à -12 dioptries avec le Lasik 100 % laser), les hypermétropes (de 40 ans et plus) au défaut visuel allant de +1 à + 6 dioptries, et pour les astigmates, de 1 à 5 dioptries. Le presbylasik est une technique spécifique de Lasik réservé aux Presbytes.
Dans tous les cas, l’opération se fait en ambulatoire, avec des collyres anesthésiants, instillés 2mn avant l’opération, associés ou non à un léger sédatif. Les trois étapes de l’intervention proprement dite ne dépassent pas 10 mn et consiste à découper une lamelle de cornée de 90 à 160µ, à soulever cette lamelle retenue à la cornée et permettre l’action photoablative du laser excimer dans le stroma et à repositionner le capot qui s’adhère à la cornée sans sutures.
Lasik : la période post- opératoire
L’effet de l’anesthésie se dissipe en principe 30 mn après son administration.
Pendant la première heure après l’opération, le patient ressent une sorte de voile ou de brouillard qui va en s’estompant petit à petit jusqu’à la soirée.
Au cours de la 2e ou la 3e heure après l’intervention, la gène se présentent souvent sous forme de légers picotements, d’impression de poussière dans les yeux, des larmoiements assez abondants, et parfois de douleurs qu’on peut traiter avec de l’antalgique. Ces différentes incommodités poussent le patient à frotter les yeux. Ce qui est absolument à éviter dans la mesure où la cornée a subi une fragilisation jusqu’à sa cicatrisation. Par ailleurs, le frottement peut causer le déplacement du capot (cicatrisation de la lamelle en quelques semaines). C’est pourquoi le port de coques protectrices pendant la nuit est indispensable pendant au moins 5 jours. De plus, l’exposition des yeux au soleil sans verres protecteurs ne doit avoir lieu.
Lasik post-opératoire : les autres constats
On peut observer une sécheresse oculaire pouvant persister parfois en 4 mois. Auquel cas, l’ophtalmologiste va prescrire des larmes artificielles, pour la soulager.
Quant à la récupération visuelle, elle est très rapide, car dès le réveil, le lendemain matin, de nombreux patients retrouvent jusqu’à plus de 75 % de leur acuité visuelle. Ce qui les autorise à reprendre leur travail dès cet instant. Du moins, si c’est vraiment nécessaire. L’amélioration de la vision se poursuit progressivement pour se stabiliser définitivement au troisième mois après l’opération (cicatrisation du stroma profond). Ce délai passé, les retouches pour sous-correction et quelquefois pour sur correction sont possibles si l’épaisseur résiduelle de la cornée les permet.
Lasik post-opératoire : précautions à prendre
Toutefois, d’autres précautions sont à observer, en plus de la défense d’exposer les yeux au soleil ou de les frotter pendant plusieurs jours après l’opération. On doit également éviter l’exposition des yeux au traumatisme (sport violent), pendant quelques semaines. Ceci durant la cicatrisation de la lamelle. Il en est de même pour l’immersion des yeux dans l’eau (piscine, baignades en mer) pendant 1 mois, la conduite automobile la nuit, la première semaine, le maquillage de paupières, pendant 3 semaines.
Et surtout, il faut se référer au chirurgien traitant au moindre doute ou problème.
Enfin, il ne faut pas oublier que l’acuité visuelle obtenue ne dépasse pas celle obtenue par les lentilles avant l’opération.